Dans le monde de l'ultrarunning, cette discipline qui consiste à couvrir des dizaines de kilomètres en courant, la Barkley Marathons est une course à part. Mythique, car depuis sa création il y plus de 30 ans, seuls 15 coureurs ont réussi à la terminer. Ils sont plus de 1000, femmes et hommes, à s'y être attaqués... Longtemps confidentielle, la course attire de plus en plus de volontaires. Surtout depuis la sortie d'un documentaire, en 2014, qui a fait connaître cette épreuve dans le monde entier. Depuis, ils sont des
centaines, chaque année, à vouloir tenter leur chance.
Pour cela, il faut percer le mystère d'un processus d'inscription ultra-secret, avant de venir affronter les pièges tendus par Laz, l'organisateur de la Barkley. Jusqu'à la dernière minute, l'heure de départ et le parcours sont tenus secrets. Celui-ci est tracé dans le Frozen Head State Park, une forêt montagneuse et hostile de l'est du Tennessee. Une boucle de 32km, non-balisée et hors sentier, qu'il faut parcourir 5 fois en un maximum de 60h, avec pour seule aide une carte, et une boussole.
Plusieurs reportages ont tenté de raconter cette course hors normes. Beaucoup se sont surtout intéressés au folklore qui l'entoure, et à la personnalité "particulière" de Laz. Mais aucun n'a vraiment mis les coureurs au centre de son histoire. Pourquoi sont-ils des centaines, chaque année, à vouloir participer, alors que leurs chances de réussite sont quasi-nulles? Pourquoi ceux qui ont un jour pris le départ, et souvent échoué, persistent à vouloir revenir? La Barkley rend-elle accro?
En 2014, alors que je travaillais pour l'émission Intérieur Sport de Canal+, j'avais réalisé un documentaire sur la course. Comme les autres, j'en étais resté à son côté original, sans creuser cette attraction irrésistible. J'en ai pourtant été victime, puisqu'en 2016 et 2017, j'ai pris le départ, comme coureur. J'ai échoué lamentablement. Et pourtant, chaque année, je cherche à revenir.
En 2019, j'ai donc décidé d'interroger cette "addiction", et de revenir, caméra au poing, pour tenter de plonger dans l'esprit de ces coureuses et coureurs de l'impossible: Michiel, le hollandais, qui revient pour la 6ème fois. Guillaume, Benoît, Valéry et Rémy, ce gros contingent français qui espère enfin décrocher une "Fun Run", 3 boucles sur les 5. Karel, le belge, qui découvre l'épreuve. Stéphanie et Nicky, qui s'alignent au départ alors même qu'on leur affirme qu'aucune femme ne peut terminer 5 boucles. Mais aussi Jared et John, qui eux l'ont fait et pourtant reviennent.
Ce sera aussi l'occasion de découvrir comment cette course se renouvelle sans cesse, puisque pour la 1ère fois depuis plus de 10 ans, de gros changements ont été apportés au parcours. Histoire de rendre le défi encore plus impossible...
